Je suis allé le week-end dernier au salon de guitares vintages de Philadephie (qui se passait en fait à King of Prussia, en Pennsylvanie).
Il a été frappant de constater que bien des gros dealers habituels (Gary's Classic guitars, Norman's rare Guitars et bien d'autres) ne s'étaient même pas déplacés pour renflouer leur inventaire, et que les dealers qui s'y trouvaient n'avaient même pas leurs équipes régulières de "King Kongs" qui amènent "gentiment" les "walk-ins" qui ont des cases le moindrement intéressants à se présenter aux tables de leurs employeurs...
Il a de plus été étonnant de voir que personne ne semblait rempli de la fébrilité habituelle des acheteurs compulsifs, que les valises d'argent étaient presques inexistantes, alors qu'elles sont normalement monnaie courante...
Bref, tout le monde se regardait en chiens de faillance, les prix semblaient plus que négociables, mais on voit que le matériel offert servait à épurer le stock que chacun des dealers pourrait avoir à garder pour quelques temps...
Bien sûr, cette atmosphère a créé un environement moins "business", plus convivial et surtout moins incisif qu'à l'habitude, mais c'est là le signe évident que les commercants américains, qui ont plus souffert des répercussions économique que nous commencent à avoir faim. Et ca semble faire très mal.
Il y avait évidemment les kiosques des irréductibles amoureux des instruments, ceux où l'on peut candidement mettre la main sur une Les Paul 1959, ou une tele 1953, ou une strat 1957, mais fait bizarre et inquiétant, cette année, plusieurs de ces instruments portaient des pancartes avec des prix ou des "accepting offers" plutôt que d'arborer les traditionels "Not for sale" "Show only" ou "Don't dream about it"...
Serais-ce que l'économie a atteint le point de basculement où les individus traditionellement indépendants de fortunedoivent maintenant se débarasser des objets de luxe qu'ils ont, ou encore sommes-nous à l'aube d'une débâcle semblable ou encore pire à celle du ".com" d'il y a quelques années???
Je suis passé par Nazareth (Pennsylvanie, évidemment) pour un bref pélerinage chez C.F. Martin: j'ai été surpris de constater le nombre de pancartes d'agents immobiliers sur les terrains!!! Bien sûr, on l'entend aux nouvelles, mais il est plus alarmant de le constater en personne.
Je serais porté à croire que les prochains mois, et peut-être la ou les prochaines années seront le théatre de l'effondrement de notre économie, simple ricochet de la baisse de l'économie indirecte des États-Unis.
Ça m'a brièvement fait penser: quel américain voudra prochainement acheter de notre bois d'oeuvre (le produit d'exportation le plus important pour l'est canadien...)??? La descente de la valeur de notre dollar réduira peut-être un peu ce bloquage à l'exportation de tous nos produits vers le sud, mais je ne crois pas que nous y échapperons... Accrochons-nous pour la "ride" de manège!